Depuis quelques années et particulièrement depuis le Covid, les maisons individuelles ont cartonné. Les prix ont augmenté partout en Suisse, sans la moindre exception. Et ce n’est que le début…
Seulement, il s’agit ici d’une évolution à court terme. Un petit boost en faveur des maisons qui offrent un peu de terrain et une terrasse privative. Les suisses n’ont jamais autant vécu chez eux, ils ont donc chassé le confort de la privacité qu’offre une maison individuelle.
Dans cet article je veux parler d’une évolution à beaucoup plus long terme - une évolution forcée par la Loi sur l’Aménagement du Territoire qui garantit aux propriétaires de maisons que leur achat était un bon investissement.
Connue de tous aujourd’hui en Suisse, la LAT exige au développement immobilier Suisse de se focaliser sur la concentration vers l’intérieur. On veut éviter le mitage à tout prix, on veut donc construire haut pour empiler les gens et non pas construire large et répartir les gens.
La politique de développement urbain a beaucoup évolué en Suisse. Il y a quelques dizaines d’années ça paraissait insensé même de construire que des immeubles. On s’est donc retrouvé avec des communes qui délivraient des autorisations de construire pour des maisons individuelles, même en zones de densité importante.
C’était légitime en même temps - les communes partaient du principe de “qui peut le plus peut le moins”. Et tant qu’il y a suffisamment de terrain à disposition, pourquoi forcer les gens à construire gros ?
Aujourd’hui la situation a complètement changé. Non seulement cette règle n’est plus applicable, mais en plus les logements individuels vont devenir complètement interdits en Suisse.
Ce sera peut-être dans 50 ans mais ça nous tombera dessus un jour. C’est inévitable.
C’est d’ailleurs déjà une réalité qui disparaît petit à petit mais avec de plus en plus de certitude dans l’esprit de la génération qui veut acquérir dans une quinzaine d’années. Les conditions de financement sont compliquées en Suisse et les prix de l’immobilier grimpent beaucoup plus rapidement que les salaires et la fortune.
Le calcul est rapidement démontré, l’évolution démographique est positive dans toute la Suisse et le territoire n’est pas extensible. Pour couronner le tout, nous limitons dratisquement le développement urbain “à l’horizontal” en réduisant les zones à bâtir du pays.
Les terrains deviennent donc de plus en plus chers. Le nouveau luxe en Suisse sera de posséder une parcelle quelque part ou d’acquérir une maison avec 500m2 de terrain, ce qui était ridicule il y a quelques années seulement…
