Ça y est, nous y sommes !
La Californie annonce le début de la baisse des ventes et des prix de son parc immobilier. L’association Californienne des courtiers nous annonce les chiffres suivants :
- Baisse du volume des ventes de 21% en juin 2022 depuis juin 2021
- Baisse du prix de vente médian de 4%
- Diminution du nombre d’acquéreurs intéressés
- Augmentation du nombre d’offres sur le marché
La diminution du volume de ventes n’a jamais été aussi importante depuis la crise de 2008.
Bien que la Suisse n’est pas encore concernée par ces baisses de valeurs immobilières, peut-être que les USA reflètent l’évolution future du marché européen ?
La France a d’ailleurs déjà annoncé une baisse des nouvelles constructions et des volumes de ventes.
La Chine n’est pas épargnée. Elle est en train de faire face à une crise immobilière qui risque d’impacter son économie de manière importante. Voici quelques chiffres du marché immobilier chinois :
- Seulement 60% des constructions livrées à temps en 2021 par les promoteurs chinois
- Plus de 70 millions de maisons vides (c’est plus qu’une maison par personne en France…)
- Les propriétaires de 22 villes ne veulent plus payer leurs intérêts car les constructions n’avancent plus
Les promoteurs sont donc dans une situation compliquée et le gouvernement chinois a exigé la mise en place d’un “credit tap” soit de l’argent facile pour aider les développeurs à terminer les constructions et éviter les faillites des plus gros constructeurs.
La situation est donc tendue partout sur terre et, malgré tout, la Suisse romande s’en sort une fois de plus très bien.
Chez nous le marché est à risque et très tendu. Mais la grosse différence entre notre marché et celui des autres c’est le taux de vacance. La demande en Suisse reste particulièrement soutenue et les biens immobiliers restent vendus très rapidement - à des prix très élevés et des taux qui ont triplé en 8 mois.
Le taux de vacance vient de diminuer dans le canton de Vaud, c’est la première fois depuis 1991 ! On en peut donc pas s’attendre à une vague de biens immobiliers en vente aux enchères.
En plus de ce flux tendu que nous vivons en Suisse depuis plusieurs décennies, les conditions de financement des institutions financières font partie des plus contraignantes. C’est aussi pour cette raison que nous sommes un des pays européens les moins propriétaires parmis nos voisins.
Ces restrictions nous empêchent certes d’accéder à la propriété mais elles nous garantissent une stabilité financière en cas de crise, comme nous allons le voir ces prochains mois.
Un acheteur ayant contracté un prêt il y a 8 ans à 1.5% devait pouvoir supporter un taux d’intérêt de 5% + 1% d’amortissement + 1% de frais d’entretien. Même s’il doit renouveler son taux aujourd’hui à 3% il pourra donc le supporter. En plus de ça, il aura amorti sa dette pendant les 8 dernières années donc le taux concernera un montant inférieur à ce qu’il avait contracté à l’époque.
C’est pour toutes ces raisons que je n’imagine pas refaire face à une vague de ventes aux enchères en Suisse, en tout cas pas tant que les taux ne dépasseront pas 4.5%. Croisons les doigts.